Groupe de jeux de rôle grandeur nature

Forum de la compagnie du Rhino
 
AccueilAccueil  Portail  GalerieGalerie  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

 

 Récit d'introduction au second rêve

Aller en bas 
+6
zouille
Ullrich
Vaillant
La Sentinelle
Varna Le Mécaniste
Rhino - Le Chapelain
10 participants
AuteurMessage
Rhino - Le Chapelain

Rhino - Le Chapelain


Messages : 312
Date d'inscription : 02/08/2011
Age : 48
Localisation : Mons

Fiche du Mercenaire
Rôle: Chapelain
Devise: Lourd, c'est mieux !
Configuration:

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve EmptyMer 13 Juin - 21:41

1. La fin d’un rêve.

- Regarde, le monde disparaît.

L’œil morne, Ullrich observait assis, une bière en main, le décor s’effacer progressivement. Les rêveurs désertaient les uns après les autres le Monde des Rêves en le démantelant, morceau par morceau.
Chacun emmenait avec lui sa contribution : qui sa tente, qui sa palissade, qui rires, ses cris, ses chants. Là où se tenaient des factions, des guildes et des marchands ne resterait bientôt qu’une plaine désolée.

Les mercenaires du Rhino s’affairaient de même à leurs préparatifs. Et s’ils commentaient joyeusement les aventures des derniers jours, une certaine morosité était palpable.

- Pas évident de quitter ce monde, hein ? Commenta le Capitaine.

Le Chapelain leva la tête de son paquetage.
- Quand on a rêvé profondément, c’est vrai que la chute n’est pas évidente. Et d’autant plus si un labeur ingrat attend au bout du tunnel.

Il réfléchit un instant, avant d’ajouter :

- En fait, nous pourrions rester ici. La conscience et la présence des rêveurs façonnent ce monde. Je suppose que si nous nous accrochions sur cette plaine, même à une poignée, le rêve continuerait pour nous, à petite échelle.

Il secoua la tête et se ravisa.
- Bref, cessons de rêver ! Nous avons d’autres tâches à remplir. Le temps a beau ne pas s’écouler de la même manière ici bas, notre corps charnel doit être nourri. Et nous avons des responsabilités à remplir « là-haut ». D’autres combats à mener, non moins méritoires, que du contraire.

- Terminons de démonter le camp et partons.


Les compagnons terminèrent les préparatifs. Ils saluèrent leurs collègues et amis de La Hyène, et d’autres rêveurs de provenances diverses. On en rebut quelques unes là-dessus. Puis, le Ferrus disparut parmi les premiers éléments.

Il n’y avait pas de rituel pour quitter le Monde des Rêves : un moment on rêve, et peu après, c’est fini. Les Rhinos s’en retournèrent d’où ils venaient.

Et l’eau coula sous les ponts…

De temps à autre, un rêveur revenait marcher dans les contrées désertées, dans l’espoir d’y trouver quelqu’un ou quelque chose.

2. Renouveau.

- Hello ? Il y a quelqu’un ? Dit une voix.

- On rêve ? Reprit une autre.

- Yep ! Enchaîna une troisième. On est de retour. Ca se voit, non ? Tu portes une cape ridicule !

- Il était temps, tonna une quatrième voix. On a du pain sur la planche. Mais avant tout, envoie d’la bière !

Le Mécaniste, l’Emissaire, le Capitaine et le Chapelain se trouvaient à « la Forge », l’antre de la Compagnie du Rhino. Un lieu d’entraînement, de travail, de conseil, de fête et de stockage pour le Ferrus Sanctus et les armes de la Compagnie.

- Le Rêve approche et notre hivernage va prendre fin. Quelles sont les nouvelles du Monde des Rêves ? Demanda le Capitaine.

L’Emissaire répondit, l’œil pétillant : Des rêveurs se sont croisés ça et là. Des nouvelles sont arrivées. Des missives ont été échangées.

- Raconte-moi, Emissaire, et par le menu.

- Et bien, par où commencer ? Le Temple d’Isis du Chapitre nous propose de reconduire le contrat de protection de l’année passée. Les conditions d’engagement sont « appétissantes ». Elles ne consistent pas en or mais elles nous garantiront un confort inégalable par ailleurs.
Par ailleurs, nous avons des contacts parmi toutes les factions. Nous pourrons bientôt émettre notre offre de services, si notre politique de ne pas s’allier à une seule faction pour tout le Rêve demeure.

- Cette politique demeure, après discussion avec la troupe,
confirma le Capitaine.

- C’est noté.

- Bien. Quoi d’autre ?


Le Chapelain s’éclaircit la voix.
- Capitaine, je me permets de te rappeler que lors de notre dernier banquet, nous étions tous notablement ivres et à cette occasion, des élections pour nommer un trésorier ont été lancées. Tu sais à quel point cette fonction est essentielle. Or, c’est notre barde, Tof, dit le Soiffard, dit aussi l’Ivrogne, qui par ailleurs ne postulait pas sérieusement, qui a été élu… Et à l’unanimité !

- Ah. Bon, comment fait-on ?

- Je suggère une ardente prière à l’adresse de nos picaillons.

- Je retiens ta suggestion. A propos de finances, où en sommes-nous ?

- Les finances vont bien, Capitaine. Nous avons versé près de 600 Avatars en solde à nos gloutons de mercenaires, sans doute déjà dépensés en ribauderies, vinasse et paris idiots.
A côté, il nous reste un pécule qui devrait suffire à satisfaire leurs prochains appétits. Mais dois-je vraiment confier le trésor au Soiffard ?

- Nous en reparlerons. La suite ?


Le Mécaniste prit la parole à son tour.
- Je suggère que nous nous penchions sur le Ferrus. Son moteur doit être revu, et les canons, ma foi, doivent être repensés autrement. Et solidement !

Les trois compères approuvèrent.
- 4 mètres de portée de tir, c’est léger en effet. La puissance de feu sera notre priorité !

Furent abordés de nombreux points… diplomatie, logistique, finances, effectifs, le tout arrosé d’une pléthore de souvenirs, de bière, de projets et d’espoirs futurs.

3. Le Franc Comptoir.

- Le pacte est scellé, résuma Guillot doigts de fée, dit "Variole", Magister de la guilde des Toubeeb or not Toubeeb.
Le Capitaine Cyrus du Rhino opina du Chef, et clama la devise de la Compagnie.
- Que le Contrat soit notre Loi !

Ils sortirent ensemble de la tente pour profiter des derniers rayons du soleil couchant.
- Acquérir cette colonie fut une bonne affaire, commenta le Capitaine. Un territoire montagneux, perdu en bout de chaîne, encerclé d’un implacable désert et se jetant dans la mer... Quel tableau ! Nous pourrions y prospérer.

- Nous y serons tranquilles en effet, repris le savant. Nous bâtirons des lieux de recherche, et vos mercenaires pourront s’y reposer et s’y entraîner. Votre Mécaniste s’est dit ravi à l’idée de pouvoir décemment travailler sur votre machine, le Ferrus Sanctus. Il m’a également confié avoir d’autres projets dignes des plus grands inventeurs!

- Le Mécaniste est un pionnier,
opina le Capitaine. Mais ne nous écartons pas du principal : nous sommes peu nombreux, la forteresse qui se dresse sur cette colonie est en ruines et les Factions du Monde des Rêves risquent à terme de lorgner dessus. Il importe que nous les convainquions de nous laisser tranquille.

Le Capitaine fit un signe discret de la main et la Sentinelle, son garde personnel, sortit aussitôt des ombres. Guillot sursauta.

- La Sentinelle adore faire des blagues, moqua le Capitaine. Sentinelle, apporte-nous du vin je te prie. L’ombre disparut aussitôt.

- Profitons de cette fin de journée et trinquons tout à notre aise, repris Cyrus. Maintenant que nous sommes alliés pour de bon, je vais vous exposer les projets du Rhino pour le rêve à venir !

Guillot sourit de bonne grâce et les deux chefs prirent place autour d’une table de campagne.

- Tiens, s’étonna le savant, où se trouve votre chapelain ? D’habitude, il ne vous quitte pas d’une semelle.

- Je l’ignore, répondit Cyrus. Notre chapelain a ses mystères, vous savez. Il doit être en train de méditer, à moins qu’il ne fourbisse quelque projet pour la Compagnie.

- En parlant de projet, reprit Variole…

4. Le projet du rêve 2012.

- Oui, le projet. Le Capitaine s’éclaircit la voix.
Nous avons conclu que cette terre serait connue sous le nom de Franc-Comptoir, n’est-ce pas ? Nous sommes également d’accord que l’expansion territoriale n’est pas notre but.

Variole approuva d’un hochement de tête. Le Capitaine marqua une pause.
- Nous, Rhinos, sommes avant tout des mercenaires. Nous n’avons nulle allégeance, et nulle autre obédience que le contrat conclu. Bien que certains de mes gars aient leurs dieux, leurs gris-gris ou que sais-je, peu me chaut. Sous la Bannière, nous honorons nos employeurs, qu’ils soient blancs, noirs ou gris. Mais dans quel but ?

Cyrus n’attendit pas que Variole réponde.
- Oui… Pourquoi se battre et que faire de l’or que nous récoltons ?
Cyrus étendit sa main et sur la carte du monde, pointa les coordonnées « M » et « 14 ».
Le Franc-Comptoir. Notre foyer. Un lieu de repos quand le rêve devient cauchemar, quand l’armure devient trop lourde à porter. Un antre pour panser nos plaies et nos bosses. Un havre de sécurité alors que chaque jour de leur vie, mes hommes risquent leur peau pour une cause différente. Le voilà notre trésor, notre récompense. Et nous le défendrons avec la dernière énergie.

- Je vois, dit Variole.

- Pas tout à fait, sourit Cyrus. Il reprit : si nous voulons conserver cette terre, nous devons, comme je vous l’ai dit, faire en sorte que nulle Faction ne la convoitera. Et pour cela, nous devons leur offrir de bonnes raisons.

L’intérêt de Variole se lut sur son visage. Il se carra dans son siège.

- Premièrement, continua le Capitaine, nous allons faire du Franc-Comptoir une puissante forteresse en y investissant nos pécunes. Deuxièmement, il sera clair que quiconque troublera notre havre subira notre courroux, sans rémission possible et verra toute collaboration future impossible. Voilà pour le côté "montrer nos dents".

- Troisièmement, nous allons envoyer des émissaires aux quatre coins du Monde des Rêves, afin de sceller des pactes en vue de consolider la neutralité du Franc-Comptoir. Nous ferons de tels pactes une condition à l’engagement de nos services.

- Quatrièmement, nous allons contribuer à notre manière au rêve collectif, et à côté des services de mercenariat, offrir d’autres facilités aux rêveurs, aux moins à ceux de haut rang.
L'idée est la suivante : nous allons construire une institution fortifiée, comme une banque, qui conservera en sécurité les contrats et pactes d’importance, ainsi que des valeurs de toute nature.

Variole tiqua : comment comptez-vous vous y prendre ? Je veux dire, quand vous serez en campagne ? Il faut que ces objets demeurent accessibles aux… dépositaires ?

- Et bien,
répondit le Capitaine, des coffres vont être scellés dans le Ferrus Sanctus.
Chaque propriétaire de coffre en aura l’unique clef. A près tout, peu nous importe de connaître les contenus, tout cela sera… secret.
De plus, l’accès au Ferrus sera lui-même verrouillé par une puissante serrure.
Cette double protection garantira la sécurité des secrets et des fortunes des grands.


Variole : à moins de voler les deux clefs…

Cyrus : évidemment, le propriétaire du coffre doit se prémunir du vol de sa propre clef.
Quant à nous, nous ferons le nécessaire pour celle du char.


- Voyons voir, dit pensivement le Toubeeb :

- Et si le char est volé ?
- Impossible, seul le Mécaniste peut le démarrer. Nul ne saurait le déplacer.

- Et s’il est détruit ?
- Voyons Magister, nous sommes dans le Monde des Rêves. S’il est détruit, il disparaît avec son contenu, pour réapparaître peu après… toujours avec son contenu.

- Comment accéder à son coffre ?
- Il suffit de se présenter avec la clef de son coffre, comme titulaire ou une personne préalablement connue et désignée, au camp du Rhino. Un accès est donné au char, de sorte que le propriétaire peut discrètement y déposer ou reprendre ce qui lui chante. Il est un hôte de la Compagnie et sa sécurité est garantie en tout temps.

- Quelle est la taille des coffres ?
- Réduite, forcément. Mais assez grande pour y mettre des pécunes, des bijoux, des parchemins et des valeurs de faible volume.

- Quel sera le coût de ce service ?
- Il sera modique, mais réservé aux dirigeants des Factions et autres sommités du monde des rêves.

- Pourriez-vous vous accaparer des ressources ?
- Jamais. En tant que mercenaires, nous dévouons nos existences à servir loyalement celui qui nous engage. Le pacte signé, il devient notre loi, au péril de nos existences. C'est ainsi que nous sommes connus et respectés.
Et puis… nous sommes… comment dire… forcés et liés corps et âme au respect de ce précepte.


Variole marqua son étonnement. Que voulez-vous dire par là ?
Cyrus fit un signe de dénégation. Chaque chose en son temps, mon ami. Voilà, tu connais notre projet. Et que tous le connaissent. Chez eux, les Rhinos seront les protecteurs des secrets, et hors de chez eux, les mercenaires les plus fiables et implacables qui soient.

- Ainsi soit-il !
- Ainsi soit-il.


Et ils trinquèrent.

En vidant son verre d’un trait, le Capitaine pensa : maintenant y a plus qu’à…

5. Les pieds dans l’eau.

Le Rhino se matérialisa en ordre de bataille, tout armuré, avec le Ferrus en son centre, moteur grondant et crachotant à tout va.

Le rituel de téléportation onirique avait fonctionné à merveille : la formation s’était retrouvée pilepoil sur une plage immaculée de sable fin, traçant la frontière entre l’océan et la forêt luxuriante. Les crabes qui se doraient le dos firent prestement place à leurs homologues cuirassés… Les vagues venaient mourir paresseusement aux pieds des mercenaires, et le soleil faisait resplendir leurs armures. Bien vite, la sueur viendrait s’insinuer sous les plaques et les mailles, diffusant un autre parfum sur cette poésie…

La troupe tournait le dos à la mer, et découvrait un paysage à la fois idyllique et mystérieux. Devant eux s’étendait une vaste forêt, à la fois promesse d’ombre et de fraicheur, mais aussi de dangers. Ces bois tapissaient une immense vallée menant, au loin, au cœur de la montagne.

Le Capitaine rota un grand coup, sorti de la ligne et pris la parole avec emphase.
- Compagnons, bienvenus sur une terre que les cartographes nomment M14 ! Nous nous trouvons au bout d’une chaîne de montagne se jetant dans l’océan. Au nord et au sud de notre position se trouve un désert immense et implacable. Face à nous, vous découvrez un magnifique écrin de verdure qui remonte dans une vallée, au bout de laquelle nous devrions trouver les ruines d’une ancienne cité-forteresse. Suis-je clair assez ?
Un silence accueillit ses propos.

Le Capitaine marqua une pause pour donner du poids aux mots qui allaient suivre.
- Mes amis, ce territoire est à nous, désormais. Nous n’avons qu’à le prendre, et y planter notre bannière.

Cette fois, un murmure partit de la troupe. Le Capitaine laissa le tumulte retomber.
- Votre enthousiasme me fait chaud au cœur, vraiment !

Bref, nous devons remonter cette vallée coûte que coûte et atteindre les ruines avant la tombée de la nuit. Nous y monterons un camp et débuterons l’exploration des lieux et la restauration. Il reste 6 mois avant le prochain Rêve, et donc il n’y aura pas de temps à perdre.
Sachez que nous avons acquis cette colonie à prix d’or. Si nous devons combattre pour nous en saisir, qu’il en soit ainsi. Nul ne nous arrêtera.
Des questions ?


Sans un mot, les mercenaires ajustèrent spontanément la formation. Le Capitaine en fut satisfait.

- RHINOOOO !

- COOORNE !
Répondirent en cœur les mercenaires.

- Alors, en avant !

6. En avant.

La troupe s’ébranla comme un seul homme, le Ferrus ouvrant la voie. Le chemin était rectiligne et en pente régulière. Le Capitaine se réjouit de cette opportunité d’entrainement, au sortir d’un hiver peu propice à la manœuvre.

Deux heures plus tard, le Rhino progressait toujours sur l’antique voie de pierre. La troupe marqua alors une courte pause pour s’abreuver. Jusqu’à présent, la forêt tenait toutes ses promesses : richesse de la faune et de la flore, parfums capiteux, bonne terre, arbres sains…

La sérénité des lieux n’était troublée que par le ronronnement régulier du char. Celui-ci n’avait jusqu’à présent pas eu à ouvrir la route à la troupe, le chemin restant remarquablement dégagé malgré des décennies, – des siècles ? D’abandon.

Le Capitaine attendait le rapport des éclaireurs, Chin-Chin et Louison. Méfiant de nature, il n’était pas rassuré par cette apparente quiétude. Les éclaireurs revinrent alors.

- Avez-vous trouvé quelque chose, cette fois ?

- Non, répondit Louison.

- Pas de monstre ? Une tarasque, un dragon, des cauchemars ?

- Rien du tout, reprit Chin-Chin, et crois-moi Cap’taine, je m’y connais en dragons.

- Bon. Des marais purulents, des sables mouvants, des lianes étrangleuses ?

- Que dalle.

- Des animaux sauvages et venimeux ?

- Des lapins et des écureuils, Capitaine,
moqua Louison. Ah oui, des traces d’une meute de loups communs.

Le Capitaine grommela. Bon, des traces d’une tribu indigène ?

Signe de tête de dénégation.

Presque déçu, le capitaine hasarda : de vieux cercles arcaniques avec des runes bizarres ?
Même réponse des éclaireurs : rien, nada, broquette !

- Fichtre ! Ce lieu est un paradis. C’est trop facile, ça ne me va pas ! Vaillant, Otto préparez vos troupes, on fonce ! Se tournant vers les éclaireurs : même dispositif, vous passez devant.

7. Pas seuls.

Sur ces entrefaites, la Sentinelle apparut.
- Capitaine, j’ai des nouvelles.

- Ah, quand-même, je t’écoute.

- Ce territoire compte déjà des habitants, mais pas dans la vallée. J’ai repéré une petite bourgade bâtie au milieu des eaux d’un delta, sur la côte au nord de notre position d’arrivée.

- Des bannières ?

- Aucune. La bourgade est ramassée sur trois petites iles faites de sédiments, reliées entre elles par des ponts. Il n’y a pas de murailles, mais un grand pont levis qui peut isoler efficacement l’ensemble d’un autre îlot. Ensuite, différents ponts relient d’autres îlots entre eux pour rejoindre la terre ferme.

- Tu en penses quoi ?

- Une ville de corsaires ou de pillards, je pense. Deux centaines environ. Il y a quelques chaloupes à fonds plat qui me semblent armées pour la flibuste. Les gens sont vêtus en aventuriers, pas en paysans ou en bourgeois. Il y a une sorte de taverne au milieu, qui semble le lieu d’attraction principal.

- Ouais…

- En tout cas, ils cultivent peu de terres alentours, et n’ont pas l’air d’être intéressé par le continent. Je n’ai pas vu de trafic entrant ou sortant.

- Tu es rentré dedans ?

- Non. Il faut traverser à découvert sur deux bonnes centaines de mètres, ou alors se laisser charrier jusque là par le courant de la rivière, mais j’étais pas d’humeur. Cette nuit, je pourrai tenter le coup si la lune est couverte.

- D’accord sentinelle, faisons cela. On doit savoir ce que ces gens font là, au nom de qui ils occupent les lieux, et s’ils revendiquent la propriété de ce territoire.

- Bien. S’ils mangent tous dans la même tambouille, je suggère un empoisonnement massif suivi d’une attaque à l’aube.

- Oulà, du calme, Sentinelle ! Si ça tombe, ces gens n’ont que faire de notre vallée, et nous pourrons commercer avec eux. Attendons avant de se lancer dans une tuerie.

- Comme tu veux.

La troupe se remit en marche, avec à sa tête, un Capitaine tout à ses pensées. La Compagnie avançait toujours bon train, malgré la pente constante et régulière qui faisait haleter et suer ses guerriers en armure lourde.
Nous y serons avant la nuit, à ce rythme, songea Cyrus.

Et de fait, l’après-midi bien entamée, ils aperçurent au loin, émergeant sus la cime des arbres, le faîte des murailles de la cité promise.

8. La Cité promise.

Les murailles étaient bâties en un demi-cercle parfait, ponctué de tours carrées, et adossées à un vertigineux à-pic montagneux, lequel venait mettre un terme abrupt à la vallée. On aurait dit un immense engrenage enchâssé dans la roche.

Position défensive idéale, pensa le capitaine, mais pas de voie de repli, à moins qu’il n’y ait des souterrains.

La muraille abritait une série de bâtisses en pierre, érigées de manière régulière et géométrique, mais le principal semblait avoir été bâti, ou plutôt creusé dans le flanc de la falaise, un peu à la manière de maisons troglodytes.

Un imposant escalier large et droit menait à un palais, ou un temple, qui peut savoir, enchâssé 30 bons mètres au dessus du niveau du sol et surplombé d’une unique tour faisant penser à un phare.
D’autres escaliers, plus modestes, serpentaient entre niches, alcôves et maisonnées creusées dans la montagne, toujours suivant un modèle géométrique régulier.

Un fossé avait été creusé autour des murailles, mais il était à sec et rempli de végétation. En bout de murailles, on devinait le faîte d’une roue à aubes qui, plongée dans un ruisseau proche, dut détourner jadis une partie de ses eaux en vue de remplir les douves.

La troupe s’immobilisa devant les portes doubles de la cité. Massives, hautes de 4 bon mètres. Et fracturées. L’un d’elle était au sol, tandis que l’autre pendait lamentablement sur l’un de ses gonds.

Les lieux étaient d’un calme monacal. Une sérénité surprenante en émanait. La nature et les animaux semblaient retenir leur souffle en gaugeant les nouveaux intrus.

Le temps que les hommes enlèvent leurs heaumes, boivent un coup et récupèrent, le Capitaine appela à lui ses officiers.
- Voilà les gars, bravo. Ce fut une promenade de santé. On va entrer dans la ville et la passer au peigne fin. Les éclaireurs vont repartir explorer les alentours et prendre du gibier pour la panse. Une fois l’endroit sécurisé, Chapelain, envoie un signal aux toubibs que la voie est libre. Cette nuit, on dort pour la première fois chez nous !

Un cri de guerre plus tard, les officiers s’en virent répartir les tâches.

Ainsi fut-il fait : les compagnons entrèrent, fouillèrent les ruines entièrement. Seuls quelques oiseaux furent délogés. Chacun posa gaiement son paquetage où bon lui semblait. On trinqua à la bonne affaire, on alluma un feu. Le soleil était bas sur la crête, et la nuit ne tarderait pas à tomber.

La troupe se réunit autour du feu et festoya sur de belles pièces de gibier. Zouille raconta avec quelle facilité ils prirent un daim et un sanglier.
Moins farouches qu’une catin en chaleur ils étaient ! Ils n’ont même pas cherché à fuir à notre approche ! Tout juste que le daim n’est pas venu s’empaler sur ma lance !

9. Le Crépuscule.

Le Capitaine tint son conseil du crépuscule. Comme de coutume, il écouta le rapport de ses officiers, l’un après l’autre.

- Rien de spécial dans les ruines, Cyrus. Rien à piller.

- Les lieux ont été colonisés régulièrement. Les portes ne sont pas si anciennes. On voit ça et là des traces de restauration relativement récentes. Du mobilier improvisé, dont des tables et des râteliers se trouvaient sur la place principale où nous nous trouvons maintenant.

- Il semble que, régulièrement, des gens ont tenté de s’établir ici.

Le silence se fit.

- Tenté ?

- Oui, manifestement les tentatives précédentes ont été avortées, sans quoi les lieux seraient occupés, en toute logique.

- Un gibier abondant, une bonne terre, une cité bien remparée, tout respire le bonheur ici. Pourquoi donc, les expéditions précédentes ont-elle échoué ?!


A cet instant, le soleil disparut derrière la falaise, et d’un coup, la vallée fut plongée dans l’obscurité.

- Ben voyons…

- RHINO ! Aux armes !


Rires et chants cessèrent et firent place au branle-bas de combat, les mercenaires courant en tous sens, empoignants heaumes et mailles.

Le Mécaniste et l’Artilleur sautèrent dans le Ferrus, en verrouillèrent l’écoutille. Le moteur se mit à vrombir et à cracher une fumée funeste.

Le Capitaine lança quelques ordres secs.

- Mages et archers : sur les murs ! Vaillant et Otto : mettez vos troupes sur les deux brèches à hauteur des murailles ! Ferrus, bloque l’entrée ! Vika, Sofia : sortez bandages et scies, et dressez-moi un hôpital de campagne !

Les ordres exécutés, un silence accablant s’abattit sur les lieux. Tous observaient la lisière proche. Les cris d’animaux s’étaient tus. Le vent était tombé. Les arbres, les branches, les feuilles : plus rien ne bougeait.

Au loin, la mer disparut à son tour dans l’obscurité. Un air frais se mit à suinter des pierres, faisant baisser d’un coup la température.

- La nature se planque. Les animaux serrent les fesses. Après l’opulence, nous allons goûter au revers de la médaille et… La voix du chapelain s’interrompit brusquement quand un craquement se fit entendre depuis les bois. Et puis, un hurlement à glacer le sang. Et puis, un second… un troisième… Les monstres émergèrent de terre. Des silhouettes humaines. D’autres, bestiales. D’autres, informes.

10. L’ost de la nuit.

- Ennemis devant ! Monstres à 30 mètres ! De brèche en brèche, l’appel retentit.

Le Capitaine dégaina et beugla des ordres.

- Sarihan, vite, enchante les armes !
- Tof, à ton tambour ! Valou, à ton fluteau ! Hymne de bataille !
- Chapelain, bénis tout le tintouin !
- Ferrus, concentre ton feu sur le pont-levis !


L’armée des ombres sembla s’amasser un instant sous les frondaisons. Et, d’un coup, sur un signal invisible, elle s’élança vers les murailles, dans un déluge de hurlements terrifiants.

Le Chapelain entama sa litanie…

…Ils sont mes mercenaires du Rhino, mes guerriers couverts d’acier…

L’ost traversa le fossé en un éclair et grimpa à l’assaut des deux brèches, tous crocs et griffes sortis.

… Ils apportent la vie, ils apportent la mort…

La cohue se jeta sur le pont, face au Ferrus. La tourelle n°2 ouvrit le feu. A bout portant, l’obus traversa la foule compacte, projetant des morceaux de corps en tous sens.
L’assaut fut stoppé net quelques secondes, puis reprit de plus belle.

… Souffrance et mort sont les illusions d’un esprit faible…

A l’intérieur du Ferrus, impassible, le visage nimbé de la lueur verdâtre émanant des cadrans, le Mécaniste observait les paramètres de tir et donnait ses directives d’une voix monocorde. Artilleur, rechargez. Tourelle n°3, obus à fragmentation, à mon ordre, feu.
Tir parti.

…Où il y a l’incertitude, j’apporterai la lumière…


11. Contact.

L’ost s’abattit au même moment sur les deux brèches qui fendaient les murailles en deux, de part et d’autre de la porte d’entrée. Chacune était défendue par une formation composée de 4 pavois, autant de lanciers et de voltigeurs. Les griffes croisèrent les lances, et les boucliers encaissèrent le choc.

…Où se trouve la colère, je la canaliserai…

Le premier assaut fut brisé par la troupe de Vaillant, dont les épées nimbées de magie tranchaient dans les carapaces. Mais un ennemi abattu était instantanément remplacé.

…Celui qui peut se battre, guéris-le…

La formation d’Otto n’eut pas cette chance : ses armes n’étaient pas encore enchantées, Sarihan étant en chemin, et les lames frappèrent sans blesser l’ennemi. A la première poussée, le mur de pavois tint bon mais fut repoussé en arrière, ouvrant des espaces sur les flancs de la brèche. L’ennemi se déversa alors dans la cité et submergea la petite formation.

… Celui qui ne peut plus combattre, accorde-lui la paix…

Alors que la tourelle n°3 entrait à nouveau en action, les détecteurs de proximité de l’Antique Machine marquèrent d’un bruit strident la présence d’une menace venant dans le dos.
Le Mécaniste pris acte.
- Ennemis dans le dos. Nous sommes exposés à une destruction prochaine. Abaissant un levier, il fit effectuer un quart de tour au Ferrus, de sorte d’exposer ses deux flancs à l’ennemi, plutôt que l’arrière et le nez.
- La formation d’Otto est encerclée. Ils ont besoin de soutien pour se dégager.

- Artilleur, place l’autocanon dans la tourelle n°1.
Le Mécaniste, concentré sur ses cadrants, sentait l’Artilleur s’activer, haletant et suant, dans l’espace exigu et enfumé qu’ils partageaient.
- Autocanon en place.

- 50 cartouches, droit vers la formation d’Otto.

L’Artilleur tiqua. Euh, nous tirons sur nos gars?

Le Mécaniste ne masqua pas son agacement de voir ses ordres discutés.
- Pas sur eux, Artilleur. VERS eux. FEU !
L’autocanon cracha en cadence une pluie d’obus. Les premiers abattirent dans le dos les ennemis qui accablaient la troupe d’Otto. Les derniers rebondirent sur les lourds pavois.
Le Mécaniste s’autorisa un demi-sourire.
- Brèche creusée, la formation peut se replier.

…L’acier est fort, la chair est faible…

Otto ne manqua pas l’aubaine et fit placer ses hommes dos à la muraille, les sauvant temporairement de l’extermination. Mais l’ennemi continuait à se déverser librement dans l’enceinte de la cité…

…Accordez bon accueil au métal qui perdure et purifie…

12. Au sang.

Vika et la reine Sofia tombèrent les premières. Sans armures et à peines armées, elles furent découpées sur place. Leurs corps disparurent dans un cri.
Sarihan le mage fut intercepté en chemin et connu le même sort.

…Celui qui tombe, reconduis-le au cœur de la Compagnie…

Les coups martelaient le blindage du tank. Imperturbable, le Mécaniste commandait machinalement le feu roulant. Recharger tourelle n°1 – feu ! Charger tourelle n°2, obus anti-troll – feu ! Recharger tourelle n°3 – Artilleur, Feu !

Le Mécaniste savait qu’entouré d’ennemis et sans soutien d’infanterie, le Ferrus ne pouvait survivre que quelques minutes tout au plus avant d’être démantelé.
2 des 4 fils qui maintenaient le char dans le Monde des Rêves avaient déjà disparus.

Avec une cadence de deux tirs à la minute, le Mécaniste comptait bien faire le maximum pour soutenir les compagnons, et le plus longtemps possible.

…Le Chapelain les guide, le Capitaine les commande, le Codex les protège…

Suivi par Tof le Tambour, le Capitaine escalada au pas de course le grand escalier central, et souffla dans son Cor. Le signe de ralliement. Mais combien pourront encore y répondre ?

La troupe de Vaillant chargea à travers l’ennemi. A coup de frappes magiques, la moitié parvint à la hauteur du Capitaine. Ils étaient en nage, et talonnés par un adversaire apparemment infatigable et innombrable, tant il continuait à se déverser des brèches abandonnées.
Des compagnons de la troupe d’Otto, nulle trace : un vide béait contre la muraille, à l’emplacement où, quelques secondes plus tôt, ils combattaient encore.

Le Capitaine désigna un passage étroit dans la roche. Vite, entrez là-dedans ! Chapelain, retarde-les. Tambour, ferme la marche et entame un hymne de protection !
Tous s’exécutèrent sans poser de question et s’engouffrèrent dans le passage.

…Ils sont mes Rhinos et ne connaîtront pas la peur.

Le Chapelain se mit en travers du chemin, face à la horde, et fit tournoyer son fléau à deux mains. Ca ne les tuera pas, mais ils connaîtront la souffrance.
Et en effet, plusieurs la connurent. Et lui aussi, peu après.

13. Comme des rats.

- Ah ouais…Ca a comme qui dirait merdé, ironisa le chevalier Vaillant.

La troupe reprenait son souffle. Le Capitaine tâchait de réfléchir, mais le bruit du tambour et son propre souffle l’en empêchaient.
Tof jouait sans discontinuer, générant une aura de protection suffisante pour bloquer l’étroit couloir.

- On ne doit pas tous périr ici, sans quoi l’expédition sera un échec. On doit tenir ici.
Mais le Mana nous fait défaut, on ne pourra tenir jusqu’à l’aube.


A ce moment, l’air autour d’eux se troubla et se nimba de lumière.

- Oh m… écartez-v… voulu crier le Capitaine. Trop tard, les Toubeeb se téléportaient sur eux. Ils apparurent de nulle part, comme tombés du plafond, et s’abattirent lourdement sur les compagnons. Tout le monde se retrouva au sol, cul par dessus tête.

Variole, chef de la Guilde, partit d’un grand sourire, qui mourut aussitôt en constatant la mine grave des mercenaires.
- Ah, quelque chose va de travers ?

- On peut dire ça, répondit le Capitaine. Notre paradis se transforme en enfer à la nuit tombée. C’est… le jour et la nuit. J’ai perdu les trois quarts de ma troupe. J’espère qu’ils n’ont pas été réveillés – enfin je ne pense pas. Mais on ne peut pas perdre cet affrontement, si on veut emporter la maîtrise de cette colonie !

- Je vois. Besoin d’une attention médicale ?

- Non ! Enfin oui, mais ce n’est pas le plus important. Ils sont trop nombreux dehors, on ne saurait les vaincre. Notre seule chance est de tenir jusqu’à l’aube, mais le barde n’aura pas assez de Mana pour maintenir son cercle de protection.

- Nous avons du Mana
, dit Variole.

- Et on peut tenir un passage étroit d’un mètre indéfiniment, avec nos pavois et nos lances, si les soins suivent, abonda Vaillant.

- Ca aussi on a, des soins, sourit Variole.

Un poids disparut subitement des épaules du Capitaine.
- Oui… Bien… Donne du Mana à Tof, qu’il tambourine jusqu’à l’épuisement. Après quoi, Vaillant, organise la défense de ce tunnel.

- Ouaip,
dit calmement le chevalier, qui s’éclipsa avec Chipo, Thetoril, Bonnebouille et Ullrich vers le tunnel.

- S’ils n’ont pas de magie, de poison ou d’armes lourdes, ça devrait passer, commenta le Capitaine, la mine grave.

Variole le gratifia à nouveau d’un grand sourire.
- Nous avons également de l’anti-poison !

Le Capitaine s’esclaffa.
- Mais pourquoi diantre m’en fais-je alors ? Tout va bien dans le meilleur des mondes. Au fait, bienvenu à Franc Comptoir!

Sur ce, les deux chefs s’assirent et trinquèrent jusqu’à l’aube.

14. La messe n’est point dite.

Ainsi fut conquise la colonie.

A l’aube, les compagnons morts réapparurent, fourbus, endoloris, la mine mauvaise et pataude, mais bel et bien présents dans le Monde des Rêves. Le Ferrus ressurgit dans un éclair de lumière, luisant comme un sou neuf. Le Mécaniste, la figure toute grise de suie, en jaillit, un sourire jusqu’aux oreilles. Il se mit aussitôt à inspecter le char.
Otto et Sarihan s’engueulaient.

Le Chapelain ne disait rient : il regardait, dépité, son fléau.
- Pas de magie sur un fléau, pfff.

Le soleil était de retour, les oiseaux chantaient à nouveaux et les daims se jetteraient à nouveau sur les lances des chasseurs.

La leçon de la nuit était bien retenue. Le Barde fut mis au repos forcé avec un stock de Mana en guise d’oreiller. Les ingénieurs maçonnèrent un passage souterrain de sorte de réduire encore sa largeur. A la nuit tombée, tous se réfugieraient dans cet abri, en vue de tenir jusqu’à l’aube.

- C’est trop simple, avança le Mécaniste.

- Ah bon ?

- Ben oui, s’il suffit de se calfeutrer la nuit, d’autres on du le faire et y penser plus tôt.

- C’est pas faux…


L’avenir donna raison au Mécaniste : la nuit suivante fut un franc succès : on ne perdit personne. Mais la nuit d’après, les créatures furieuses se mirent à ravager le campement abandonné, les structures provisoires et les échafaudages, réduisant à néant le travail du jour.

Le surlendemain, des monstres venimeux apparurent. Les Toubeeb compensèrent efficacement avec leur science. Mais le jour d’après, des explosions assourdissantes se firent entendre depuis la caverne, et au réveil, les compagnons médusés constatèrent que la roche autour de l’entrée du bâtiment avait été fracassée sur plusieurs mètres de profondeur ! Il ne faudrait que quelques jours à l’ost de la nuit pour mettre à mal le dispositif de protection.

La nuit d’après fut pire encore : des créatures immatérielles se glissèrent dans la brèche et se matérialisèrent dans les pièces où reposaient les mercenaires : un carnage s’en suivit et il en fallu de peu que tous périssent.

15. Impasse.

- Cette vallée ne veut pas de nous, résuma le Chapelain. Des choses obscures ou torturées sont à l’œuvre ici, empêchant des Rêveurs de s’y installer.

- Les animaux ne sont pas ciblés, à ce qu’il semble.

- Des explorations diurnes ne rapportent pas de nid, ou de camp hostile. Ces choses apparaissent de nulle part une fois la nuit tombée. Elles apparaissent même à l’intérieur de la Cité, dans les recoins sombres.

- Et si nous éclairions la cité ?

- D’autres l’ont fait avant : je l’ai constaté hier, il y a des centaines de torchères suspendues aux murs. C’est dix fois plus que dans n’importe quelle bourgade. Mais il faudrait une armée pour entretenir des feux dans tous les coins et recoins, extérieurs et extérieurs, les couloirs, les coursives… Pour empêcher les créatures d’y apparaître.

- Et pourtant la cité fut bâtie.

- En effet. Soit, la malédiction, si on peut la nommer ainsi, n’existait pas à l’époque.
Soit les habitants avaient trouvé un moyen de repousser la menace, au moins hors de la cité.

- Une idée ?

- Oui, le phare. A l’entrée du palais se trouve cette tour qui domine toute la forteresse.
Au sommet de cette tour, une sorte de pilasse en métal, avec un creux au milieu, comme si quelque chose y avait été enchâssé.

- Une gemme ? Une lanterne ? Un truc magique ?

- Quelque chose d’où devait émaner une lumière, je dirais. Un truc assez puissant pour éclairer toute la ville, et mieux encore, chasser tous les coins d’ombre des couloirs, cavernes et passages.

- Et donc, quand cet objet fut perdu, ou détruit, ou volé, que sais-je, la ville tomba peu après.

- C’est une hypothèse.

- Bon, on fait quoi ?

- En bons aventuriers, on cherche, on se renseigne, on demande... Si cette lumière existe encore, elle est la clef dont toue dépend.


La Sentinelle intervint.
- Les premières explorations n’avaient rien donné, mais en réalité, cette vallée est remplie de ruines et de vestiges divers. Elle dut être largement peuplée jadis. Il y a des gravures sur des portiques, des dolmens gravés de signes…

- Voilà une bonne piste pour débuter. Et le temps est compté car à terme, nous seront chassés d’ici. Notre chance est que jusqu’à présent, ces créatures ne nous réveillent pas pour de bon.

Le Capitaine conclut : bien, que tous les gens un peu malin s’attellent à cette tâche.
Ca ne fera pas grand monde, hein ?
La troupe s’esclaffa et se mit à la tâche.

16. L’aube du rêve.

Quelques nuits difficiles passèrent…

- Voilà, je l’ai, s’exclama triomphalement Variole, en levant le nez d’un bouquin.
L’équipe de recherche se trouvait dans une ancienne tombe.
- Regarde, cette gravure : elle montre la cité avec, à son sommet, des rayons qui partent du phare en tous sens. Sur le pourtour de la gravure, on devine des silhouettes monstrueuses maintenues dans la forêt. Cela confirme notre hypothèse.

- L’Eclat du Soleil, ça s’appelle.

- Un Artéfact ?

- Oui. Un truc nain. A en croire ce bouquin, c’est fabriqué à partir d’un métal rare et étrange, brulant et duquel on ne peut s’approcher sans périr à coup sûr, dans les semaines qui suivent, d’une sorte de dégradation générale du corps. Ils enchâssaient ça dans une sorte de cristal, lui-même emplit d’un liquide qui réagissait et devenait lumineux au contact de ce métal.

- Et on trouve ça où ?

- Aucune idée. En tout cas, on dirait que ce n’est pas d’origine magique.

- C’est toujours ça de pris. La nuit ne va pas tarder à tomber, tirons-nous de là, on reviendra demain.


Les troupes rassemblées, le Capitaine résuma la situation.

- Compagnons, la mission est connue !
Nous avons bâti un fortin en bois, pour protéger nos expéditions en vue d’excaver les mystères de notre vallée. Nous allons emmener ce fort dans la Cité de Médusia, et nous y établir. Là, nous ferons notre travail de mercenaires, comme nous le fîmes l’année passée.
De plus, nous mettrons à disposition des grands des coffres, dont nous garantirons la sécurité.
Et pour finir, dès que possible, nous consulterons tout ce que le Monde des Rêves compte d’éminences savantes, en vue d’en apprendre plus sur cet Eclat de soleil dont nous avons tant besoin.
Faites vos paquetages, le Rêve n’attend pas !


Bon rêve à tous

Offre de service du Rhino 2012 :

Le Contrat est notre Loi !

----------

Désœuvrés ? Fauchés?
Ni pouilleux, ni galeux, ni pesteux?
Le Rhino recrute des mercenaires à la journée.
La paie est garantie, l'ambiance est joyeuse et arrosée !

Plus d'infos au fort du Rhino, ou en contactant par mp Shaka, l'Emissaire.

----------

Un combat incertain? Mettez toutes les chances de votre côté :
engagez les mercenaires du Rhino lors de votre prochaine bataille !
Premier arrivé, premier nanti.

Plus d'infos au fort du Rhino, ou en contactant par mp Shaka, l'Emissaire.

----------

- Offre réservée aux chefs de Guildes et de Factions -

La Compagnie du Rhino met à votre disposition des coffres personnels sécurisés.

- Les coffres sont définitivement scellés à l'intérieur du Ferrus Sanctus.
- Le Ferrus Sanctus est lui-même verrouillé et protégé.
- Vous détenez l'unique clef de votre coffre.
- Vous accédez au coffre quand vous le souhaitez.
- Vous y placez ce que vous voulez en toute discrétion.
- Le prix de location du coffre durant ce rêve-ci est symbolique.

Venez visiter nos installations !



Dernière édition par Rhino - Le Chapelain le Jeu 14 Juin - 0:38, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Rhino - Le Chapelain

Rhino - Le Chapelain


Messages : 312
Date d'inscription : 02/08/2011
Age : 48
Localisation : Mons

Fiche du Mercenaire
Rôle: Chapelain
Devise: Lourd, c'est mieux !
Configuration:

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Lettre frappée d'une feuille de Lierre   Récit d'introduction au second rêve EmptyMer 13 Juin - 22:37

Missive reçue ce jour

[TI]
Salutations,

C'est avec la plus grande joie que j'apprends votre retour dans les terres oniriques, ainsi que votre établissement matériel sur ces terres. Ayant pu profiter de vos services lors de la défense de nos foyers face au perfide Aziël, je connais votre combativité et votre puissance de feu, et je n'ose imaginer la dangerosité des créatures que vous avez découvertes sur votre nouveau territoire.

Je vous contacte dès lors pour deux raisons. La première, c'est de vous suggérer de contacter le Cercléquerre afin de vous assister sur les recherches liées au feu divin que vous souhaitez raviver. Je suis certain que ce sujet les intéressera et qu'ils pourront vous apporter, si ce n'est des réponses, toutes sortes de propositions qui pourront peut-être vous rapprocher de votre objectif. Je pense que vous connaissez déjà mon épouse, Ambre, qui en est la grande magistère, et si ce n'est pas le cas, je me ferai un plaisir de vous la présenter. Nous serons de toutes façons amener à collaborer une nouvelle fois, je suppose, dans la quète de réponses que nous partagons avec Lucian et la Technologie.

D'autre part, je me dois de marquer mon intérêt pour votre système de coffres. Bien que n'étant pas stricto sensu un chef de faction ou un maître de guilde, je possède des terres, et participe à de nombreux intérêts diplomatiques et commerciaux du monde des rêves. Je me permet dès lors de solliciter l'un de ces coffres, si cela s'avérait possible.

Merci d'avance, et bon retour sur les terres oniriques,

Onyx Zarrat, Plume du Lierre bientôt à la retraite

[/TI]

@ Emissaire : à toi de répondre !
Revenir en haut Aller en bas
Varna Le Mécaniste
Admin
Varna Le Mécaniste


Messages : 150
Date d'inscription : 02/08/2011
Age : 40

Fiche du Mercenaire
Rôle: Mécaniste
Devise: Gloire au Ferrus
Configuration: Pilote de Char

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Re: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve EmptyDim 17 Juin - 21:30

Encore une fois du grand art de notre chapelain.

Félicitation Wink
Revenir en haut Aller en bas
https://rhino.forumgratuit.be
La Sentinelle

La Sentinelle


Messages : 109
Date d'inscription : 03/08/2011

Fiche du Mercenaire
Rôle: Sentinelle
Devise: "Sans témoin, aucune accusation ne peut être portée"
Configuration: Lancier léger

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Re: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve EmptyMar 19 Juin - 15:07

Enorme.
Rien à dire.
Si: encore!
Revenir en haut Aller en bas
Rhino - Le Chapelain

Rhino - Le Chapelain


Messages : 312
Date d'inscription : 02/08/2011
Age : 48
Localisation : Mons

Fiche du Mercenaire
Rôle: Chapelain
Devise: Lourd, c'est mieux !
Configuration:

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Re: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve EmptyMar 19 Juin - 19:32

Merci pour les compliments.

Les objectifs de l'écriture de ce texte sont :
1. de mettre du sens, du roleplay et d'impliquer les compagnons dans le nouveau territoire.
2. de nous faire connaître des autres joueurs : qu'ils sachent d'où on vient, qui on est et ce qu'on fait là.
3. de faire passer ni vu ni connu des règles de jeu, en particulier concernant le Ferrus.
4. de faire la promotion de la Compagnie et de ce qu'elle offre (location des coffres, engagements).
5. de justifier l'existence du fort.
6. de lancer du scénario pour le rêves.

A mon avis, ces buts sont atteints donc tout baigne Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
Vaillant

Vaillant


Messages : 277
Date d'inscription : 03/08/2011
Age : 46
Localisation : Sirault

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Re: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve EmptyMar 19 Juin - 21:53

Elle est pas belle l'autre vie Smile
Revenir en haut Aller en bas
Ullrich

Ullrich


Messages : 110
Date d'inscription : 07/08/2011
Age : 47
Localisation : Dans ton cul !

Fiche du Mercenaire
Rôle: Compagnon
Devise:
Configuration:

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Re: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve EmptyMer 20 Juin - 0:23

Brillant...tout en étant capable de rester drôle ! Ce qui n'est pas donné à tout le monde !

Chapelain, si tu veux que je produise de l'écrit, n'hésite pas à me demander.

Revenir en haut Aller en bas
zouille




Messages : 21
Date d'inscription : 05/12/2011

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Re: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve EmptyDim 24 Juin - 3:59

A qd le roman ??? . Super ca donne super envie d y etre lol
Revenir en haut Aller en bas
Shaka de Morlet

Shaka de Morlet


Messages : 226
Date d'inscription : 02/08/2011
Age : 42
Localisation : Charleroi

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Hey !   Récit d'introduction au second rêve EmptyMer 1 Aoû - 6:52

On attend la suite avec impatience Chapelain ... Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
Morg main brûlée

Morg main brûlée


Messages : 92
Date d'inscription : 09/04/2012
Age : 48
Localisation : Bruxelles

Fiche du Mercenaire
Rôle: Compagnon
Devise:
Configuration:

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Re: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve EmptyMer 1 Aoû - 8:57

Vivement la suite.

L'éclat de soleil est dans le férus et on doit reconstruire la tour qui doit l'accueillir. De plus on ne sait pas pourquoi ou comment l'éclat fût détruit.

bounce
Revenir en haut Aller en bas
Bonnebouille

Bonnebouille


Messages : 201
Date d'inscription : 08/08/2011
Age : 49
Localisation : Namur

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Re: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve EmptyMer 1 Aoû - 10:59

Vraiment agréable à lire.
Mon imagination travaillait vraiment.
Revenir en haut Aller en bas
chin-chin

chin-chin


Messages : 19
Date d'inscription : 03/08/2011
Age : 49
Localisation : Mons

Fiche du Mercenaire
Rôle: Compagnon
Devise:
Configuration:

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Re: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve EmptyVen 10 Aoû - 6:13

Du grand art encore bravo!! Total respect Wink
Revenir en haut Aller en bas
Bonnebouille

Bonnebouille


Messages : 201
Date d'inscription : 08/08/2011
Age : 49
Localisation : Namur

Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Re: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve EmptyVen 10 Aoû - 7:48

Chapelain, sans vouloir te jeter des fleurs, tu as déjà pensé à faire des récits ?
Il n'est pas impossible du tout que ça ait du succès !
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Récit d'introduction au second rêve Empty
MessageSujet: Re: Récit d'introduction au second rêve   Récit d'introduction au second rêve Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Récit d'introduction au second rêve
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Récit d'introduction aux aventures de la Compagnie du Rhino
» La Compagnie du Rhino
» Addendum au prologue du 3ème rêve

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Groupe de jeux de rôle grandeur nature :: La compagnie :: News-
Sauter vers: